INTERVENTIONS ET RÉVEILS SUR 1SA

(MECMA)


Interventions sur l'ouverture adverse de 1SA

La convention « MECMA » (pour langé/Couleur/MAjeures ; pas classé C.I. : « Après une ouverture à Sans-Atout, et après les ouvertures fortes (16 et +), les interventions et les réveils sont libres et non classés C.I. ») fonctionne comme ceci :

La doctrine récente, mais déjà Vernes en 1966, déconseillent l'intervention sur 1SA sans singleton et l'expérience confirme qu'avec un unicolore (6xxx) sans singleton, il vaut mieux se taire et entamer la couleur ! C'est dire la rareté des interventions unicolores. Sans doute convient-il toutefois d'intervenir, en majeure, dès 15DH et, avec un singleton, Vernes le conseille dès 12DH (9H !).

Eu égard à leur double chance de trouver un fit et eu égard à leur distribution irrégulière (élément non négligeable, en vertu de la loi des levées totales, pour rivaliser avec un contrat adverse à Sans-Atout), les bicolores 5-5 font plus souvent de bonnes interventions (à mon avis déjà dès 9H...), de sorte que leur consacrer quatre déclarations (Contre, 2♣, 2♦ et 2SA) apparaît opportun. 2♦ pour les majeures, comme 2SA pour les mineures, sont parfaites : le bicolore est précisé et s'annonce au palier juste en dessous des couleurs, ce qui laisse les paliers plus économiques disponibles à d'autres emplois et permet à l'intervenant de reparler.

Par Contre et 2♣, tous les autres bicolores sont économiquement exprimés et précisés ! Du moins dès lors que le répondant à l'ouvreur de 1SA nomme une couleur, par exemple 4♠ ! Ce qui, dans d'autres système, comme le Brozel, est craint comme la peste, vient ici préciser le bicolore et s'avère presque le bienvenu ! Et 3SA sur un bicolore est rarrissime.

Comment fait-on, sur Contre et 2♣, si ce répondant passe ? Très simplement, par un artifice habile et efficace :

Le répondant à l'intervenant (le n° 4) répond « pessimiste » : il se demande lequel des deux bicolores lui plairait le mieux, pose qu'il s'agit de l'autre et agit en conséquence. L'intervenant se trouve ainsi d'emblée informé de deux préférences de son partenaire : celui-ci serait mieux fitté dans l'autre bicolore et, dans ce bicolore moins fitté, il a préféré la couleur nommée. Il peut dès lors aviser en conséquence : passer, certes, mais au contraire sauter dans l'une des deux couleurs de l'autre bicolore maintenant fitté !

Si, sur la « préférence non fittée » de son répondant, l'intervenant rectifie (dans la plus économique de ses deux couleurs), il annonce un bicolore précisé à un partenaire en principe ravi, parce que mieux fitté !

Et remarquez que l'intervenant peut toujours reparler (2♣ est forcing ; le Contre l'est-il ?).

Réveils de l'ouverture adverse de 1SA

On intervient peu sur 1SA, sauf avec un 5-5, ce qui justifie le MECMA décrit ci-dessus. Mais l'on réveille presque systématiquement avec une couleur cinquième !

Il faudrait donc jouer tout naturel —  y compris 2T ! —, mais encore disposer d'un outil pour les mains fortes, plates, unicolores et bicolores, et encore d'un autre pour les petits bicolores majeurs puisque le champ dispose généralement d'un tel... Ce n'est pas possible ! J'aime bien ceci :

Sur ce Contre, le n° 2 relaie par 2♣ et l'auteur du réveil confirme son bicolore majeur compétitif par 2♦. A la place de 2♦ :

Si le camp de l'ouvreur empêche les relais, le n° 2 présume le petit bicolore majeur compétitif et l'auteur du Contre ne reparle librement qu'avec 17DH+.

Si l'auteur du Contre de réveil avait passé d'entrée, sa main est connue (bicolore majeur 4-4 8-11H), si bien que les réponses au Contre sont naturelles (2/ : préférence; 2/ : 6 cartes : ne sacrifions pas l'un de ces contrats pour le seul plaisir de faire entamer l'ouvreur !).

L'inconvénient en match : le Contre ne garantissant pas plus de 8H, il est plus difficile d'« attraper » l'ouvreur.

Il faut encore signaler le « Tourniquet » :

A partir de Contre, le n° 4 décrit soit un unicolore du palier immédiatement supérieur, soit un bicolore collé des paliers immédiatement supérieurs à l'unicolore, panaché, à partir de la couleur la plus économique, lorsque tous les bicolores collés auraient pu être décrits plus bas :

Contre :
2 :
2 :
2 :
2 :
2SA :
Unicolore ou bicolore -
Unicolore ou bicolore -
Unicolore ou bicolore -
Unicolore ou bicolore -
Bicolore -
Bicolore -
Le n° 2 rectifie le plus souvent dans l'unicolore présumé mais peut choisir sa meilleure couleur du bicolore pour autant qu'il assume de jouer l'unicolore au niveau en dessus, montrant ainsi tout à la fois un fit dans l'unicolore, avec du jeu, et un fit ou une pièce dans l'une des deux couleurs de l'éventuel bicolore...

Le système « Tourniquet » est bon que son auteur a l'assurance de reparler avec une main forte.

Bon en réveil, ce système me paraît très mauvais en intervention : 1SA – X – 4 et vous êtes cloué  ! L'inverse du MECMA !

Je signale encore, pour les amateurs de systèmes comlpexes, le « Pendule » (emprunté au site de Guyot).

Sans-Atout faible, politique

Sur une ouverture adverse de 1SA faible, intervenir ou réveiller faible nuit gravement à la découverte des manches, relativement fréquentes. L'on y renonce donc, d'autant plus volontiers que le contrat de 1SA s'avère souvent désastreux pour le camp de son auteur ! On laisse donc jouer 1SA (c'est une bonne loterie !), réservant interventions et réveils aux bonnes ouvertures.

J'ai choisi le système le plus simple, déjà parce que les paires pratiquant le 1SA faible sont rares :

Idem en réveil. En particulier, 2♣ et Contre sont strictement pareils (resp. 12 et 13H ; et je peux vous dire que, vulnérables, quand « ils » entendent « Contre », ils serrent les fesses !). Même le réveil dans une longue, en Texas, devrait équivaloir à une ouverture (comment s'en sortir autrement : l'auteur d'un tel Texas qui reparle doit bien montrer 17DH, donc son partenaire se manifester, par un saut, Sans-Atout ou une nouvelle couleur, avec 11DH(S)-12H...).

Sur le Contre d'intervention ou de réveil le partenaire réagit strictement comme si le contreur avait été un ouvreur de 1SA (2♣ Stayman et Texas)  ! L'on peut en outre affiner et décider que le Contre d'intervention vient de 14H au moins, celui de réveil de 12H au moins...

Le Texas, en intervention comme en réveil, est ici indispensable, parce que son auteur contemple assez souvent une main forte ou très forte.

mh / juin 2003

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